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CHAPITRE XVII

Arrivée sur les limites de la propriété du guide Lopès. — Passage du Prata. — L’ennemi suit toujours, mais poursuit mollement. — Ravages du choléra. — Perplexités du colonel Camisão. — On abandonne les malades. — La séparation. — Le lieutenant-colonel Juvencio, le colonel Camisão sont pris à leur tour par la maladie. — Mort du fils de Lopès. — On continue à marcher. — Arrivée sur la ferme de Lopès ; il y meurt du choléra. — Son tombeau.


Le sentier qu’achevait d’ouvrir le capitaine Pisaflores avait déjà donné passage à notre guide, qui, se voyant enfin sur la limite des terres dépendant de sa propriété, de cette ferme qu’il aimait tant et dont il parlait si souvent, n’avait pu résister au désir d’y mettre le pied le plus tôt possible ; il s’y était porté avec son fils et les réfugiés du Paraguay. La largeur de l’abatis était suffisante pour le passage des hommes, mais non pas encore pour celui des caissons et des pièces ; il y avait aussi à améliorer les rampes bourbeuses du cours d’eau, ce qui demandait du temps, vu l’état de faiblesse où nous mettaient la maladie et la faim.