Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/277

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ger comme on l’aurait pu croire, il était plus que probable que nous aurions succombé tous, nous et eux, sans exception. Le choléra, les saisissant avec nous, ne nous aurait pas plus épargnés que dans la direction adoptée alors, soit que nous en portassions nous-mêmes le germe, soit que les Paraguéens nous l’eussent communiqué ; quant aux attaques perpétuelles dont ils nous avaient harcelés, nous y aurions bien autrement donné prise, ayant à traverser l’un après l’autre tant de cours d’eau : le Feio, le San Antonio, le Desbarrancado, où nous aurions été plus embarrassés par le convoi qu’en mesure de le défendre.

Si quelque faute avait été commise, ce n’était qu’aux marchands eux-mêmes qu’il fallait l’attribuer, lorsqu’à leur passage par la colonie de Miranda, ils refusèrent de se rendre aux conseils de Vieira Rezende, l’un des leurs, qu’on a déjà vu figurer à la prise de Bella Vista. Celui-ci, lieutenant de la garde nationale de Goyaz, leur avait proposé de diriger la marche du convoi sur la ferme du Jardin, distante de cinq lieues seulement de la colonie, de s’y embusquer dans le bois de la rivière, en attendant