Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/296

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pâmes, encore enrichis, dans notre abondance nouvelle, par la rencontre d’un bon nombre de bœufs, tous en excellent état.

Le 6, nous prîmes au nord-nord-est, suivant un grand chemin auquel de nombreuses touffes de taquaroussous donnent son nom, et qui est tracé à travers des bois taillis très favorables aux surprises, mais où rien ne nous inquiéta dans notre marche. La poursuite des Paraguéens, si elle n’avait pas cessé entièrement, devenait de plus en plus molle et inoffensive, à mesure que nous pénétrions dans des localités qu’ils connaissaient moins et qui nous étaient familières.

Nous fîmes halte ce jour-là auprès d’un charmant ruisseau du nom de Areias. Le lendemain 7, nous avions presque franchi les quatre lieues qu’il y a de ce point à la rivière Taquaroussou ; nous l’atteignîmes le 8, et la hauteur de ses eaux ne nous permettant pas de la traverser, nous campâmes sur ses bords.

Soirée mémorable pour nous ! car ce fut là que les Paraguéens, qui avaient été revus à quelque distance, se décidèrent à disparaître enfin. Nous reçûmes avis de leur retraite, par