Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/47

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de la province de Matto Grosso, que les Paraguéens n’avaient pas occupé,

Cette combinaison de deux efforts simultanés aurait sans doute empêché la guerre de traîner en longueur pendant cinq années consécutives, mais la réalisation en était extraordinairement difficile, par suite des énormes distances qu’il y avait à parcourir : pour s’en faire une idée, il suffit de jeter les yeux sur la carte de l’Amérique du Sud, et sur l’intérieur en grande partie inhabité de l’Empire du Brésil.

Au moment où commence ce récit, l’attention générale des puissances alliées était donc exclusivement portée vers le sud, sur les opérations de guerre engagées autour de Curupaïty et de Humaïta. Quant au plan primitif, il était à peu près abandonné, ou du moins il ne devait plus servir qu’à faire subir les plus terribles épreuves à un petit corps d’armée presque perdu dans les vastes espaces déserts du Brésil.

En 1865, au commencement de la guerre que le président du Paraguay, Lopez, sans autre motif que son ambition personnelle, suscita dans l’Amérique du Sud, en se couvrant à peine du vain prétexte de maintenir l’équilibre interna-