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Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/50

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sous la conduite du colonel Galvão, nouvellement investi du commandement en chef, et qui fut promu un peu plus tard au grade de général.

Le campement du Cochim, dénué de toute valeur stratégique, avait du moins une altitude qui garantissait la salubrité ; mais bientôt la crue des eaux l’ayant cerné et isolé, la troupe y fut soumise aux privations les plus cruelles, jusqu’à la famine.

Après de longues hésitations, il fallut enfin se hasarder à travers les marais pestilentiels situés au pied des montagnes ; la colonne s’y trouva d’abord en proie aux fièvres, et l’une des premières victimes fut son malheureux chef lui-même, qu’elle perdit sur les bords du rio Negro ; elle se traîna péniblement ensuite jusqu’à la bourgade de Miranda[1].

Là, une épidémie climatérique d’une nouvelle espèce, la paralysie réflexe[2], se mit à l’œuvre pour la décimer encore.

  1. 396 kilomètres au sud du Cochim. Ces deux localités appartiennent à la province de Matto Grosso, et se trouvent à environ 1 522 kilomètres du littoral.
  2. Ce mal, de nature paludéenne, est connu au Brésil sous le nom de béribéri.