Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/74

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ment : l’ennemi eut le temps d’apprendre la direction et la portée de l’entreprise.

Cependant la famine était toujours imminente. Un second troupeau de deux cents têtes que Lopès avait encore amené de ses terres tirait à sa fin ; aucun nouvel envoi n’était annoncé et la commission des vivres avait fait savoir, par un exposé daté de Nioac, qu’elle était hors d’état de pourvoir désormais à l’approvisionnement de bétail.

Dans cette extrémité, les incertitudes du colonel se manifestèrent avec plus de fréquence ; il laissa même pressentir la nécessité à laquelle il pourrait se trouver réduit de rétrograder jusqu’à Nioac et d’abandonner provisoirement ses projets d’offensive. Il affectait de faire observer que l’idée n’en avait jamais été favorablement accueillie.

Il voulut, en tout cas, mettre sa responsabilité à couvert, au moyen d’un document officiel qu’il pût produire devant le gouvernement comme devant l’opinion publique, et, en conséquence, le 23 mars, il adressa une dépêche au président de la commission du génie, lui enjoignant d’en convoquer les membres, pour