Page:La Revue blanche, t12, 1897.djvu/269

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M. Gaston Jollivet


qui prit part, le 22 mars 1871, à la manifestation des conservateurs sur la place Vendôme.

Vous me demandez mes souvenirs sur la Commune, je ne crois pas pouvoir mieux faire que de vous envoyer un article paru dans le Gaulois il y a je crois trois ans, et où je raconte la manifestation de la place Vendôme. Vous me dites que les réponses que vous recevez sont en général favorables à ce régime de la Commune et que votre impartialité désire avoir une autre cloche en provoquant mon témoignage. Peut-être cependant vous méprenez-vous sur les sentiments que m’inspirerait une nouvelle Commune. Je la verrais peut-être, avec quelque faveur, dans l’espoir que celle-là, au rebours de celle de 1871, me débarrasserait, une fois écrasée, de la République.

M. Louis Lucipia
aujourd’hui Conseiller municipal de Paris

Si la République n’est pas morte en 1871, c’est parce que le peuple de Paris n’a pas hésité à se soulever.

J’en ai la conviction profonde, conviction partagée, du reste, aujourd’hui, par tous ceux qui, faisant abstraction de leurs préférences personnelles, politiques et sociales, ne veulent voir que la réalité des faits.

M. Paschal Grousset
Membre de la Commune
délégué aux Relations extérieures pendant la Commune, aujourd’hui député.

Ce n’est pas seulement un chapitre de l’histoire de ma vie que vous me demandez, c’est tout un volume. Le volume est écrit, mais ne paraîtra qu’après ma mort. Laissons-le dormir. En peu de mots, voici mon sentiment sur le 18 mars.

Il est à peine besoin d’affirmer que deux millions d’hommes ne