Page:La Revue blanche, t13, 1897.djvu/386

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Une Saison en Enfer avait dit : « Je reviendrai avec des membres de fer, la peau sombre, l’œil furieux : sur mon masque on me jugera d’une race forte, j’aurai de l’or », Arthur Rimbaud, projetait de parfaire ses prédictions, lorsque[1], en 1890, il sentit sourdre en lui « la tendance arthritique due aux vents secs et aux brusques changements de température, chaleur et pluie, propres au Harrar ». Peu d’Européens habitant ces régions, sont, paraît-il, exempts de ce mal, s’ils sont jeunes.

Insoucieux malheureusement de sa santé, trop confiant dans sa force et son sang éprouvés, il négligea ces symptômes morbides et poursuivit sa vie de fatigue excessive, d’exploits, de chocs ; en hâte d’aboutir.

  1. Voici, à titre de curiosité, un reçu de Makonnen, alors dedjasmatch, titre inférieur à ras :
    Image du reçu

    Ce reçu est écrit de la main d’Arthur Rimbaud, en langue éthiopienne ou amharique aussi bien qu’en français. Il ne porte, originaire du ras, que le sceau, la signature elle-même étant de la main de Rimbaud.