Page:La Revue blanche, t27, 1902.djvu/260

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Nous pourrions multiplier les exemples. Nous voyons (et c’est ce qu’il importe de constater) que les chômages sont très longs et les journées de travail très longues. Pas de travail — ou surmenage.

Dix heures, onze heures de travail, dans l’atmosphère viciée des ateliers, c’est déjà beaucoup. Mais il y a plus. Fréquemment, la journée dépasse onze heures ; elle atteint quelque fois douze, treize et quatorze heures.

Nous avons pu lire quelques cahiers d’heures appartenant à des ouvrières de la couture et de la confection. Les chiffres sont invraisemblables, mais la multiplicité des cas fait qu’ils ne laissent aucun doute. Au surplus, nous reproduirons les cahiers d’heures relevés par M. Pierre du Maroussem, et publiés dans son rapport sur le vêtement à Paris.

CAHIER D’HEURES DE TRAVAIL D’UNE OUVRIÈRE
DÉSIGNATION DES QUINZAINES NOMBRE
de
journées.
d’heures
de travail
par journée.
Demi-année 1888-89
Du 18 février au 3 mars 
13 8     
1 10     
Du 4 au 17 mars 
3 »     
1 8     
8 10     
1 12     
1 13     
Du 18 au 31 mars 
3 6 ½
5 10     
1 12     
5 12 ½
Du 1er  au 14 avril 
2 »     
12 10     
Du 15 au 28 avril 
3 »     
1 10     
10 12 ½
Du 29 avril au 12 mai 
1 »     
3 10     
5 12 ½
5 13     
1 18     
Du 13 au 26 mai 
2 »     
1 10     
1 11     
2 12 ½
6 13     
1 13 ½
1 20