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de corps d’armée. La surveillance dans les établissements de détention militaires est exercée par des employés de la justice militaire ayant le titre, l’uniforme et les attributs des sous-officiers (sergents, sergents-majors ou adjudants, suivant les cas).

Le port de la barbe et de la moustache est interdit à tous les condamnés détenus dans les établissements militaires.

Condamnés militaires au travail

Il y a six pénitenciers militaires dont les portions centrales sont ainsi réparties : deux en France, à Bicêtre près Paris et à Albertville (Savoie) ; quatre dans le xixe corps d’armée, savoir : un à Oran (division d’Oran), un à Douera (division d’Alger), un à Bône (division de Constantine) et un à Ti-Bourzouk (Tunisie).

Dans les deux pénitenciers de Bicêtre et d’Albertville, les condamnés, comme dans les prisons militaires, sont diversement occupés à l’intérieur de l’établissement, et ne franchissent jamais, toute la durée de leur détention, les murs d’enceinte. Il n’en est pas de même en Algérie, où les condamnés deviennent, entre les mains de l’autorité, une marchandise rémunératrice, un bétail producteur de rentes, un usufruit de tout repos ; et la traite des détenus militaires compense avantageusement, pour les industriels de la colonie, aussi bien que pour la chiourme militaire, celle moins licite du bois d’ébène.

Car c’est bien une véritable traite de bétail humain, que pratiquent, au nom de l’État, les commandants des geôles. Chaque commandant d’éta-