Page:La Revue blanche, t28, 1902.djvu/613

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tion de l’arsenic ou de ses composés, entre en proportion considérable sont très nombreux.

Les docteur Gubler et Napias se sont occupé de la toxicité de cette substance et ont relevé les professions atteintes.

À son tour, le docteur Layet a repris le même travail en 1894.

Du tableau qu’il a dressé nous extrayons les professions suivantes qui concernent le travail féminin : fabrique de papiers peints, dans le broyage et l’étendage des couleurs ; le fonçage, le satinage, le découpage des papiers, et enfin le veloutage des papiers dits de Tontisse. Empoisonnement par action cutanée, par l’inhalation des poussières toxiques, par l’absorption buccale. (Arsénites et arséniates).

Feuillagistes et fabricants de feuilles artificielles, par le trempage et le poudrage des herbes desséchées ; par l’apprêtage des étoffes, le découpage des feuilles et le montage des bouquets artificiels. Empoisonnement par les modes précédemment décrits. (Arsénite de cuivre et fuchsine arséniée) (10).

Fabrication d’abats-jour, de vert de cartes à jouer, de cartons peints, de capsules en papier pour flacons dans le maniement et le découpage des papiers. Empoisonnement par les poussières toxiques de l’arsénite de cuivre (vert de scheele).

Couturières, dans le façonnage d’étoffes arsénifères (tarlatane et gaze verte). Action des solutions, enduits et poussières toxiques de l’arsénite de cuivre [1].

Teinturières et apprêteuses d’étoffes dans l’étendage et l’application du mélange colorant, par le contact avec les mélanges et dissolutions toxiques (Arsénite de cuivre).

Bijoutiers, dans le décapage des bijoux avec acides impurs par l’inhalation de gaz toxique (hydrogène arsénié).

Fabricants de crayons colorés dans le délayage de la couleur toxique, dans la solution gommée de l’absorption des poussières et mélanges toxiques (Arsénite de cuivre).

D’après le Docteur Proust, la forme chronique de l’empoisonnement est caractérisée « par de l’inappétence, de la céphalagie, des nausées, quelquefois des vomissements, des selles diarrhéiques, parfois sanguinolentes, des douleurs erratiques, de l’affaiblissement, de la pâleur ; la fièvre s’allume et ces symptômes peuvent acquérir une gravité réelle si la cause n’est éloignée sans retard… Souvent aussi il se produit des irritations des yeux ; les fosses nasales sont habituellement altérées ; elles sont le siège d’hémorragies ; les orifices des narines présentent des excoriations crouteuses, et la perforation de la cloison a été constatée.

  1. On a signalé des accidents d’arsenicisme chez des couturières travaillant à des robes de tarlatane colorée avec des produits arsenicaux qui n’étaient appliqués qu’au moyen d’amidon.

    Ces faits ont été observés en Allemagne, il y a déjà un certain temps. — Le professeur Hoffmann a analysé des tarlatanes vertes qui contenaient un treizième de leur poids de teinture arsenicale. Vingt mètres d’étoffes nécessaires pour la confection d’une robe de bal contenait 54 grammes d’arsenic.