Page:La Revue blanche, t30, 1903.djvu/91

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de plus, on a toujours considéré la diathèse sexuelle comme donnant à l’homme son développement parfait (qui peut être celui d’un imbécile d’ailleurs ; il n’y a pas que la diathèse sexuelle dans l’individu et il ne suffit pas d’être un mâle pour avoir du génie). On considère au contraire la diathèse femelle comme arrêtant le développement des facultés cérébrales et il est certain tout au moins que si elle ne l’arrête pas, elle le dirige dans une voie très spéciale. Mais précisément, cette voie spéciale dépend du degré de virulence du sexe et de même que, au point de vue morphologique, il y a des femmes hommasses, de même, au point de vue psychologique, la diathèse sexuelle peut donner à la femme un cerveau analogue à celui d’un homme ou un cerveau très féminin.

Encore une remarque : Il n’est pas certain le moins du monde, a priori, que la femme qui présente au maximum les caractères morphologiques de son sexe ait, en même temps, un cerveau très féminin ; la coïncidence semble se produire souvent, mais pas toujours. Nous trouvons dans les faits de virulence bactérienne des particularités qui permettent de comprendre cette indépendance relative du retentissement morphologique de la diathèse sexuelle et de son importance psychogénique :

Le rouget du porc est une maladie mortelle pour les porcs et les lapins ; sa virulence est variable dans des circonstances que l’on peut diriger expérimentalement ; eh bien ! si on accroît sa virulence pour le lapin, on la diminue en même temps pour le porc ; ce qui prouve que le mot virulence n’est pas un mot à signification absolue ; la virulence pour le lapin est une propriété différente de la virulence pour le porc. De même, la diathèse sexuelle féminine peut avoir une virulence exagérée au point de vue morphogénique et restreinte au point de vue psychologique. Le plus souvent cependant on peut constater un certain parallélisme…

Cette question de la virulence du sexe est très importante au point de vue féministe.

Il y a des hommes et des femmes dans la société humaine ; il est toujours facile de classer tous les individus normaux dans l’une ou l’autre de ces catégories, à l’aide d’un simple examen superficiel et cette classification coïncide sûrement avec la valeur de l’individu comme reproducteur ; c’est-à-dire que l’individu appelé femme d’après sa morphologie externe fournit des éléments génitaux que seul un élément mâle peut féconder.

Si donc la législation ne visait qu’à réglementer la reproduc-