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Page:La Revue blanche, t8, 1895.djvu/570

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— Ah ! je respire ici.

— Oui, c’est le climat préféré des scrofuleux.


Antibes. Monsieur de Villemessant, le fondateur du Figaro, avait fait construire la vaste et magnifique villa Soleil, qui, dans sa pensée, devait servir de maison de retraite aux hommes de lettres.

Mais, dans la réalité, elle est devenue un hôtel meublé.

Toutefois, on n’empêche pas les hommes de lettres d’y descendre.


Nice. — Sur la promenade des Anglais si fréquentée le soir, personne.

Une seule voiture, de laitier.


Crevez, d’un coup de pied, le ventre de ces jolis ânes, il en sortira des bonbons.


Et toujours le frôlement de ces habits noirs qui luisent çà et là, comme blanchis par la poudre de riz de l’usure.


L’hôtelier pêcha devant nous la langouste commandée ; mais il la rejeta derrière nous, celle qu’il servit étant morte hier et déjà cuite.


— Comment trouvez-vous Nice ? dit le Français avec un sourire international.

— Il y a trop de Français, répond l’Anglais.


Un jeune homme naturel étendu au bord d’un ruisseau boit à une source qu’alimente un filet d’eau en bronze.

L’idée est ingénieuse, l’illusion complète. On renouvelle le jeune homme chaque dimanche, à trois heures.


Dieu ! qu’il fait chaud ! n’y a-t-il pas un lézard sur mon front ?