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LES TABLETTES D’ÉLOI


Fin du voyage à Nice.

Évité, comme pestes, les vestiges de bains romains, les musées « qui renferment quelques bonnes toiles », les sculptures trop curieuses, les églises dont la façade date de… et le maître-autel de…


— Le visage tourné vers la mer, dirigez-vous à droite et laissez l’hôtel de ville à gauche.

— Soyez tranquille.


Devant la statue de Garibaldi, si vous êtes en voiture, vous devez mettre pied à terre.


Oui, il fait doux. Je me débarbouille, la fenêtre ouverte.

Mais je dois me dire sans cesse qu’il pleut, qu’on gèle à Paris. Or je lis ce matin dans le Figaro : Hier, très belle journée. Me voilà moins excité.

Et qu’attend cette terre pelée pour verdir ?

Quand je me promène, légèrement vêtu, dans ma campagne à moi, le blé pousse.

Ici, c’est une serre chaude avec un poêle d’hiver et des arbres empotés.


Projet. Affaire sûre. Expédier aux pays froids du soleil en bouteille.


Monaco. — Qu’est-ce que ce noble étranger va tirer de ce long sac ? Une personne de sa famille passée en contrebande ?


Oublié de faire mon prix. Quelle chambre ! On va me demander mille francs par nuit. Impossible de dormir.


On peut voir, tous les jours, de deux à quatre, Albert Ier, portant sur sa tête mâle et sympathique la couronne de prince et celle du savant, ouvrir les croisées de son vieux manoir et cracher, — dit Paul Bocage, — en dehors de ses États, par-dessus l’heureux peuple monégasque qui ne paie pas d’impôts.


Monte-Carlo. — Suis-je vrai joueur, joueur malin, joueur insensé (type affreux à voir) ?


Comme je le dirai plus tard, je joue à Monte-Carlo. Je gagne