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chemin. Là-bas dansent de gais compagnons au son de la cornemuse, satisfaits de leur labeur accompli dont l’innocente joie est la récompense. Mais, parce qu’on a envié par le monde les biens que produit le travail, le mal est survenu. Des brigands se sont emparés d’un voyageur ; ils l’ont lié à un arbre ; ils le détroussent. Au loin se profile un gibet. Toute une succession de désordres et de périls se résume ainsi dans cette calme campagne où la paix et la félicité ne demandent qu’à régner. Un pauvre paysan effrayé, son bâton à la main, s’enfuit à l’aventure de la route. Ce concept est assurément profond et beau.


Le Chariot de foin.
Triptyque (panneau central). Palais de l’Escurial.

Nous pourrions faire des réflexions analogues à propos de l’Enfant prodigue de la collection Figdor, de Vienne, étudié par M. Gustave Glück, et en qui, précisément, se reconnaît ce même pauvre paysan que nous venons de décrire[1]. Mais nous pensons avoir dit tout la nécessaire et mis assez en relief ce qui fait la qualité propre et la

  1. Cf. G. Glück, Zu einen Bilde von H. Bosch in den Figdorischen Sammlung (Jahrb. der Kœnigl. Preuss. Kunstsamml., 1905).