ses procédés de commandement pour la conduite et l’entretien des troupes à la guerre.
« Grâce à un choix judicieux, établi sur les épreuves de l’académie et sur des stages, l’état-major représenta dès lors, suivant l’expression de Moltke, le principe intellectuel de l’armée à sa plus haute puissance.
« Si le ministère de la guerre forge et acère les traits, a écrit Moltke, le grand État-major les lance et les dirige.
« Le grand État-major, distinct du Ministère, est donc un milieu intellectuel dont l’activité a pour but de développer, chez ceux qui le composent, les qualités nécessaires à la conduite de la guerre.
« L’académie de guerre et le grand État-major, organismes absolument connexes, soumis à la direction unique du major général, remplissent un double but : fournir des auxiliaires pour le haut commandement, se préparer pour l’avenir de bons généraux. »
But et principes d’organisation d’un grand État-major sont renfermés dans cette citation empruntée au général Bonnal[1].
Si l’on veut donner à notre École supérieure de guerre son prolongement nécessaire, il ne semble pas que l’on puisse choisir de meilleur modèle que ce grand État-major prussien dont le maréchal de Moltke, son chef pendant plus de trente ans, disait encore peu avant sa mort : « La prochaine guerre sera une lutte dans laquelle la science stratégique ou du commandement aura la plus grande part.
« Nos campagnes et nos victoires ont instruit les Français qui ont, comme nous, le nombre, l’armement et le courage.
« Notre force sera dans la direction, dans le commandement, en un mot, dans le Grand État-major.
« Cette force, la France peut nous l’envier, elle ne la possède pas. »
Il ne tient qu’à nous de nous la donner.
Le caractère et l’intelligence — les deux qualités maîtresses du chef — sont plus répandus dans notre armée que dans toutes les autres : il suffit de les cultiver. Le recrutement des élèves d’un grand État-major sera donc facile : le choix des maîtres présentera, au début, plus de difficultés, mais il existe
- ↑ Les hautes études militaires en France et en Allemagne.