Page:La Revue du Mois, tome 2, 1906.djvu/297

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NOTES BIBLIOGRAPHIQUES

La psychologie des individus et des sociétés chez Taine, historien des littératures,

par Paul Lacombe.

L’auteur étudie les thèses capitales que Taine expose dans l’fntroduction a l’histoire littéraire d’Angleterre. Il fait une critique aussi serrée que sévère de la these des races, montrant combien il rentre d’imagination et de pa.i’Li pris dans sa construction des races anglo-saxonne eL latino-française. De la thèse du milieu il laisse subsister davantage, l’interprétant cependant à sa façon il en fait de même pour ce que Taine appelle le moment, cherchant à prouver que si ces théories peuvent expliquer ce qu’il y a de commun entre les divers littérateurs d’une époque, elles ne rendent pas compte du génie individuel.)I signale aussi quelques causes que Taine a méconnues, entre autres l’imitation, et propose une méthode nouvelle pour l’étude des écrivains.

Enfin il montre que Taine déduit volontiers ses conclusions d’une idée générale préconçue, négligeant l’analysepatientedes faits, et i[ termine par un chapitre sur les facultés naturelles et la génération probable des idées de l’auteur qu’il étudie.

La houille verte,

par Henri Bresson.

Par houille verte, l’auteur entend la force motrice des rivieres paresseuses, serpentant dans les prairies, au pied des eollines. 11 en indique l’utilisation, en particulier pour la production de l’énergie électrique, et termine par une monographie très détaillée des installations hydro-électriques déjà existantes en Normandie.

Leçons sur les séries trigonométriques,

par Henri Lebesgue.

On sait que l’importance des séries trigonométriques n’est pas moindre dans les applications des mathématiques que dans les recherches théoriques sur les fonctions. Mais leur étude et leur emploi présentent de grandes difGcuttés, parfois intrinsèques, et leur théorie est loin d’être achevée— M. Lebesgue y apporte une large contribution, en même temps qu’il expose d’une manière à la fois condensée et tres nette les plus importants des résultats acquis. Son livre est de ceux que tout mathématicien doit lire il serait à souhaiter que de telles monographiesfussent plus nombreuses.

L’Electrométallurgie des fontes, fers et aciers,

par Camille Matignon.

Cet ouvrage a été rédigé à la suite d’une visite M Exposition de Liège, où l’auteur avait été frappé par le fait que 1 électrométallurgie était entrée dans la phase industrielle. Il a entrepris de rassembler les renseignements que lui ont fournis des ingénieurs particulierement compétents et certaines publications techniques. Son travail, d’un ? rédaction claire et méthodique, présente donc de sérieuses garanties ; il montre une fois de plus l’intérêt quis’attache à l’union du laboratoire et de l’usine, qui malheureusement s’ignorent trop souvent dans notre pays.

Le Siam et les Siamois

par le Commandant E. Lunet de LAjonquière. L’auteur de l’Inventaire descriptif des monuments du Cambodge donne dans son nouveau livre le récit d’un séjour à Bangkok et d’un voyage dans l’intérieur du Siam avec une pointe en Birmanie. Le récit est intéressant, il abonde surtout en traits de mœurs. L’auteur l’a. fait précéder d’un aperçu général (84 p.) sur l’Etat siamois, son gouvernement, la société siamoise, les diverses races qui peuplent le Siam.

Mesure des capacités intellectuelles et énergétiques,

par Ch. Henry.

Le principal reproche que l’on peut faire à cet intéressant travail, c’est que l’auteur n’y a pas toujours assez nettement distingué le rappel de faits mathématiques classiques et l’exposition de ses idées personnelles sur l’application du calcul aux cotes des examens (capacité intellectuelle) et aux salaires des ouvriers (capacité énergétique). Mais, cette réserve faite, on doit louer M. Ch. Henry de travailler un ordre de questions trop négligé en France ; les notions statistiques prennent une importance de plus en plus grande et l’on doit désirer qu’elles soient toujours étudiées d’apres une saine méthode ; cet idéal ne sera atteint qu’après de patients et nombreux tâtonnements. Une Note a~cMotMeHe de M. Waxweiler termine l’ouvrage ; l’assimilation des salaires à des mesures susceptibles de répartition binomialeyest critiquée, fortjustement à notre avis ; la notion de salaire parait actuellement beaucoup trop complexe pour que les méthodes du calcul des probabilités puissent lui être appliquées avec fruit.