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L’APPARITION DE LA VIE

SUR LE GLOBE



Un premier problème se présente à nous, et des plus passionnants, dès le début de l’étude des transformations du monde animal à la surface du globe terrestre : c’est celui des origines même ou plus exactement des premiers débuts de la vie sur la Terre.

Il ne saurait être ici question d’aborder le problème par son côté biologique. Comment cette flamme mystérieuse qu’on appelle la vie est-elle venue, à un moment donné de l’évolution géologique de notre planète, animer la matière organique inerte et transformer ces composés d’un peu de carbone, d’eau et d’un peu d’azote en une cellule vivante ou même en un premier granule de protoplasma irritable et mobile ? C’est là une question fondamentale sans doute, mais qui échappe entièrement à la compétence d’un géologue et d’un paléontologiste. On peut même ajouter sans crainte que ce redoutable problème a défié jusqu’ici les efforts de tous les biologistes, malgré quelques audacieuses tentatives de production artificielle de cellules, analogues, morphologiquement du moins, à celles qui constituent les êtres vivants.

Le problème géologique des débuts de la vie est à la fois plus modeste et plus simple. Pour l’aborder avec fruit, il sera nécessaire de dresser, en historien scrupuleux et précis, l’inventaire des documents que nous possédons à l’heure actuelle sur les plus anciennes traces des êtres vivants, patiemment exhumées une à une des strates les plus inférieures de l’écorce sédimentaire du globe.