PANDORA
I
Vous l’avez tous connue, ô mes amis ! la belle Pandora du théâtre de Vienne. Elle vous a laissé sans doute, ainsi qu’à moi-même, de cruels et doux souvenirs ! C’était bien à elle, peut-être, — à elle, en vérité, — que pouvait s’appliquer l’indéchiffrable énigme gravée sur la pierre de Bologne : ÆLIA LÆLIA. Nec vir, nec mulier, nec androgyna, etc. « Ni homme, ni femme, ni androgyne, ni fille, ni jeune, ni vieille, ni chaste, ni folle, ni pudique, mais tout cela ensemble… » Enfin, la Pandora, c’est tout dire, car je ne veux pas dire tout.
Ô Vienne, la bien gardée ! rocher d’amour des paladins, comme disait le vieux Menzel, tu ne possèdes pas la coupe bénie du Saint-Graal mystique, mais le Stock-im-Eisen des braves compagnons ! Ta montagne d’aimant attire invinciblement la pointe des épées, et le Magyar jaloux,