homme se leva pour regarder la vue. Else, sans s’en apercevoir, avait les yeux fixés sur lui.
— Quelle vue magnifique ! s’écria-t-il.
Le presbytère était situé sur une hauteur dominant la mer et d’où l’on découvrait un vaste horizon.
Le vieux monsieur, au fond de la voiture, tendit légèrement la tête.
— Oui, en effet, c’est très beau. Je suis heureux de voir que vous appréciez notre belle nature, monsieur Lintzow.
Au même instant, le regard du jeune homme rencontra celui d’Else, qui détourna vivement les yeux. Mais lui, arrêtant le cocher, s’écria :
— Nous descendons ici !
— Chut ! dit la dame en souriant, c’est impossible, monsieur Lintzow, c’est le presbytère.
— Qu’est-ce que cela fait ? dit gaiement le jeune homme. N’est-ce pas, continua-t-il, en se tournant vers les autres voitures qui les avaient rejoints, n’est-ce pas que nous descendons ici ?
— Oui, oui ! s’écria-t-on en chœur, et la joyeuse compagnie s’apprêtait en effet à descendre quand le vieux monsieur intervint.
— Non, non, mes jeunes amis, cela ne se peut pas. Nous ne pouvons descendre chez le pasteur que nous ne connaissons pas.
Il allait donner l’ordre d’avancer, lorsque le pasteur, sortant de la maison, s’approcha de la voiture où il venait de reconnaître le consul Hartwig, l’homme le plus en vue de la ville voisine.
— Si vous voulez bien descendre ici, dit-il, ma fille et moi nous serons très heureux de cette interruption à notre solitude.
M. Hartwig regarda sa femme, celle-ci le regarda aussi, le pasteur renouvela son invitation, et finalement tout le monde se trouvait, quelques instants plus tard,