spiritueuse, fait découler sa fontaine autant
qu’elle peut y jeter d’eau, afin que tout sorte. De
cette manière, tout ce qu’on a planté ou semé ne
prend point racine. Si la maîtresse s’oublie quelquefois,
si le fruit paraît, c’est sa faute ; et sans
le secours des Juibas, elle serait sévèrement
punie.
Savez-vous que je n’oublierai jamais cette leçon, et que j’aurai bien soin de remuer, de seringuer !
Tant que vous êtes fille, à la bonne heure, vous agirez prudemment ; vous ne ferez aucun tort à personne ; même tout cela contribuera à la propreté de votre corps et à votre santé. Mais si vous vous mariez, gardez-vous-en bien, vous vous rendriez criminelle de lèse-nation ; car une femme doit des enfants à l’État, et c’est une épouse dénaturée celle qui ne se procure pas le doux, l’aimable titre de mère.
Mais si, étant encore fille, je m’oublie quelquefois, nous n’avons pas de ces Juibas si charitables ?
Dites plutôt impies, ou du moins fanatiques ; car c’est toujours avoir un cœur dénaturé que de faire périr ces innocentes productions de la nature.