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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/148

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un petit voyage ; on dépose le fardeau ; et l’on revient toute guérie.

ANGÉLIQUE

À merveille ! Mais si je gagne quelque maladie honteuse ?

MARTHE

Prenez vos précautions, et cela ne vous arrivera jamais.

1° Avant que de laisser faire au laboureur, cherchez, en badinant, à voir et à manier son outil ; si vous remarquez quelque tache à sa bêche, trouvez, sur-le-champ, quelque prétexte pour ne pas le laisser sillonner.

2° Après l’ouvrage, n’oubliez pas de remuer, d’arroser, de seringuer.

3° Si votre cœur est abattu par la crainte, hâtez-vous d’appeler quelque médecin, ou apothicaire ; point de honte quand il s’agit de la santé.

Ces messieurs seront bien aises de vous faire voir les prodiges de leur art : ils introduiront leur sonde dans la plaie, pour vous assurer que vous devez calmer votre esprit ; et ils seront assez généreux pour faire opération gratis.


FIN DU TOME PREMIER.