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Page:La Rhétorique des putains, 1880.djvu/55

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ANGÉLIQUE

N’est-ce pas à ces filles que nous donnons le nom odieux de con…cu…bines ?

MARTHE

Précisément.

ANGÉLIQUE

Savez-vous, ma bonne, que, ayant entendu plusieurs fois parler de David et de Salomon, je disais en moi-même : « Si ces hommes faits selon le cœur de Dieu avaient tant de filles soumises à leur sceptre et à leurs volontés, comment se peut-il que la fornication soit un péché ? »

MARTHE

Savez-vous, mademoiselle, que vous raisonnez fort bien. Il est vrai que ces œuvres d’humanité, selon nos préjugés, ne devraient pas, à la rigueur, porter le nom de fornication, mais plutôt celui d’adultère ; car ces monarques dont je vous ai parlé, sont mariés, comme l’étaient les deux rois que vous venez de nommer. Mais comme il s’agit de convittraction entre hommes et filles, le nom de fornication n’y sied pas mal. Continuons.

Dans le royaume de Pégu, les pères et les mères louent aisément leurs filles. Les étrangers peuvent s’en servir autant qu’ils le veulent ; et après leur départ, les filles rentrent dans la famille et sont les bienvenues.

Les Siamois, lorsqu’ils portent en procession

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