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PORTRAIT DE LA ROCHEFOUCAULD
soldat[1] ; il n’a jamais été par lui-même bon courtisan, quoiqu’il ait eu toujours bonne intention de l’être ; il n’a jamais été bon homme de parti, quoique toute sa vie il y ait été engagé. Cet air de honte et de timidité que vous lui voyez dans la vie civile, s’étoit tourné, dans les affaires, en air d’apologie ; il croyoit toujours en avoir besoin : ce qui, joint à ses Maximes, qui ne marquent pas assez de foi en la vertu, et à sa pratique, qui a toujours été de chercher à sortir des affaires avec autant d’impatience qu’il y étoit entré, me fait conclure qu’il eût beaucoup mieux fait de se connoître, et de se réduire à passer, comme il l’eût pu, pour le courtisan le plus poli[2] qui eût paru dans son siècle.