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RÉFLEXIONS OU SENTENCES
CIV
Les hommes et les affaires ont leur point de perspective : il y en a[1] qu’il faut voir de près, pour en bien juger ; et d’autres[2] dont on ne juge[3] jamais si bien que quand on en est éloigné, (éd. 1*.)
CV
Celui-là n’est pas raisonnable à qui le hasard fait trouver la raison, mais celui qui la connoît, qui la discerne et qui la goûte[4]. (éd. 1.)
CVI
Pour bien savoir les choses, il en faut savoir le détail, et comme il est presque infini, nos connoissances sont toujours superficielles et imparfaites
[5]. (éd. 1*.)
- ↑ Var. : Toutes les grandes choses ont leur point de perspective, comme les statues : il y en a… (1663.) — Les affaires et les actions des grands hommes, comme les statues, ont leur point de perspective : il y en a… (Manuscrit.)
- ↑ Var. : et il y en a d’autres… (1665.)
- ↑ Var. : … voir de près, pour en bien discerner toutes les circonstances ; il y en a d’autres dont on ne juge… (Manuscrit.) — Voyez la 2e des Réflexions diverses.
- ↑ Pensée commune, selon Vauvenargues (p. 84).
- ↑ Var. : et comme il est presque infini, de là vient qu’il y a si peu de gens qui sont savants, que nos connoissances sont superficielles et imparfaites, et qu’on décrit les choses, au lieu de les définir. En effet, on ne les connaît et on ne les fait connaître qu’en gros, et par des marques communes : de même que si quelqu’un disoit que le corps humain est droit, et composé de différentes parties, sans dire le nombre,
sent pas leur cœur. (1665.) — On peut connaître son esprit ; mais qui peut connoître son cœur ? (Manuscrit.) — Cette pensée revient évidemment à la précédente.