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RÉFLEXIONS OU SENTENCES


CDLX

Il s’en faut bien que nous connoissions[1] tout ce que nos passions nous font faire. (éd. 5.)

CDLXI

La vieillesse est un tyran qui défend, sur peine de la vie, tous les plaisirs de la jeunesse[2]. (éd. 5.)

CDLXII

Le même orgueil qui nous fait blâmer les défauts dont nous nous croyons exempts nous porte à mépriser les bonnes qualités que nous n’avons pas[3]. (éd. 5*.)

CDLXIII

Il y a souvent plus d’orgueil que de bonté à plaindre les malheurs de nos ennemis : c’est pour leur faire sentir que nous sommes au-dessus d’eux que nous leur donnons des marques de compassion[4]. (éd. 5.)

CDLXIV

Il y a un excès de biens et de maux qui passe notre sensibilité[5]. (éd. 5.)

  1. C’est le seul cas où l’auteur emploie le tour il s’en faut bien sans le faire suivre de la négation ne : voyez, à cet égard, les maximes 295 et 465. — Quant au sens, rapprochez des maximes 43, 102, 103 et 269.
  2. Voyez la maxime 430, et la 15e des Réflexions diverses.
  3. Var. : L’orgueil, qui fait que nous blâmons les défauts que nous croyons ne point avoir, fait aussi que nous méprisons les bonnes qualités que nous n’avons pas. (Manuscrit.)
  4. Au fond, cette pensée revient à la 235e. Voyez aussi la 583e.
  5. Rapprochez des maximes 339 et 528.