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Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t2, 1874.djvu/196

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Ma blessure, qui fut grande et dangereuse, m’ôta le moyen de voir par moi-même ce qui se passa dans le reste de cette guerre, dont les événements furent peu dignes d’être écrits[1]. Noirmoustier et Laigues allèrent en Flandres, pour amener l’armée d’Espagne que l’Archiduc devait envoyer au secours de Paris ; mais les promesses des Espagnols et leurs assistances[2] furent inutiles[3], et le Parlement et le peuple, épuisés par[4] tant de dépenses mal employées et se défiant presque également[5] de la

  1. On sait que la lutte des Frondeurs avec la cour fut suspendue par la convention de Rueil, le 11 mars 1649. Voyez le récit de la suite des événements dans les Mémoires de Retz, tome II, p. 264 et suivantes.
  2. Leur assistance. (1817, 26, 38.)
  3. Voyez sur le rôle joué en cette occasion par l’Espagne les curieux détails, un peu trop ingénieux peut-être, que donnent encore les Mémoires de Retz, tome II, p. 323 et suivantes.
  4. Epuisés de. (1817, 26, 38.)
  5. La Mazarinade qui rend le mieux l’état moral de Paris pendant le blocus de 1649, est celle que M. Moreau cite dans le tome II de sa Bibliographie, sous le n° 1619, et qui a pour titre : Le Hazard de la Manque renversé et la consolation des marchands forains. Cette pièce fort curieuse se trouve reproduite en entier dans le tome II (p. 325-331) des Variétés historiques et littéraires , de M. Edouard Fournier. « Les esprits les mieux sensés, y est-il dit (p. 330), protestent hautement que tous nos desseins, nos entreprises, nos assemblées ne sont qu’une véritable comédie Mais certes, bien que cette comédie soit agréable aux uns, elle est pourtant ennuyeuse aux autres, parce qu’elle dure trop longtemps, et que l’on y laisse brûler la chandelle par les deux bouts, et que l’on fait payer double, bien que l’on ne soit placé qu’au parterre. » La même lassitude se montre dans la pièce intitulée : Sur la conférence de Ruel en mars, vers burlesques du sieur S. (Scarron), et qui commence ainsi :

    Ma foi, nous en avons dans l’aile.
    Les Frondeurs nous la baillent belle.
    Male peste de l’Union !
    Le bled ne vient plus qu’en charrette....
    Nous allons mourir de disette.


    (Choix de Mazarinades, tome I, p. 423.)

    Le lecteur curieux pourra consulter aussi les Triolets du temps,