Aller au contenu

Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t2, 1874.djvu/521

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

peut dire que M. de la Rochefoucauld avait eu en songe quatre mois durant, et il fallut encore revenir au traité de Poitou. Mais, par une nouveauté assez surprenante, on fut étonné que le Cardinal fît continuer sous mon nom ce qui s’était commencé sous celui de mon père ; et, comme s’il se fût de soi-même repenti du tort qu’il m’avait fait, et qu’il eût toutefois eu honte de s’en confesser, il se mit à me blâmer officieusement de ne m’aider pas assez auprès de la Reine ni auprès de lui ; et m’offrant toutes les entrées qui pouvaient marquer la dernière familiarité, il sembla qu’il voulut encore me faire aspirer à tous les effets de la dernière bienveillance ; mais cette nouvelle bonté n’eut que de l’écorce et de l’apparence, non plus que les autres, et ne servit qu’à me faire acheter trois cent mille livres un gouvernement que mon père avait été contraint de bailler pour deux cent cinquante, quand il n’y avait point de quartier retranché. Car jusques à la charge de maréchal de camp, que les ennemis de la Reine m’avaient fait offrir il y a six ans, qu’elle-même avait accordée depuis la Régence à deux de mes amis que j’avais recommandés, et qu’elle ne m’avait jamais refusée