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Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t2, 1874.djvu/98

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qui était ma parente[1] et de mes amies, était seule à la porte du cabinet, pour nous empêcher d’être surpris. M. des Noyers[2] entra avec un papier qu’il devait faire signer à la Reine, où les règles de sa conduite vers le Roi[3] étaient amplement déduites[4] ; et je n’eus que le temps, voyant M. des Noyers, de prendre congé de la Reine ; j’allai ensuite le prendre du Roi.

La cour était alors à Chantilly[5], et le Cardinal à

    de Randan, était fille d’une grand’tante paternelle de l’auteur des Mémoires. En 1661, le Roi érigea, en sa faveur, le comté de Randan en duché-pairie. Elle avait épousé, en 1607, Henri de Baufremont, baron, puis marquis de Senecé, qui présida la chambre de la noblesse aux états généraux de 1614. Née en 1588, elle mourut le 10 mal 1677. Le P. Rapin, dans ses mémoires (tome I, p. 36 et 37), parle de la marquise de Senecé comme d’une adversaire très-zélée des jansénistes.

  1. Mme de Senecey (Senecé, 1817), qui étoit sa dame d’honneur, ma parente. (1817, 26, 38.)
  2. Ce nom est écrit de diverses manières dans notre manuscrit ; nous adoptons l’orthographe qui y revient le plus souvent. — François Sublet, seigneur de Noyers, intendant des finances et des bâtiments, puis secrétaire d’Etat au département de la guerre (1636-1643). Il mourut en 1645, et fut inhumé dans l’église du noviciat des Jésuites, qui avait été construite à ses frais (rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice). Voyez Tallemant des Réaux, tome II, p. 138 et suivantes.
  3. Avec le Roi. (1817, 26, 38.)
  4. V. Cousin nous a donné, dans Madame de Chevreuse (Appendice, p. 421 et 422), la « Copie d’un mémoire écrit de la main du Roi le 17 août (1637), et d’un engagement de la Reine (du même jour) à se conformer à toutes les choses qui lui sont prescrites. »
  5. A deux lieues de Senlis, dans le dépaitement de l’Oise. Le domaine de Chantilly avait été confisqué en 1632 sur Henri de Montmorency. Louis XIII, en donnant à la sœur de celui-ci, Charlotte-Marguerite, princesse de Condé, le duché de Montmorency, s’était réservé le château et la seigneurie de Chantilly, que plus tard Anne d’Autriche lui rendit, nous dira plus loin la Rochefoucauld (p. 81). Voyez, dans la 1re des Réflexlons diverses (tome I, p. 281), la comparaison faite par notre auteur entre la terre de Chantilly et celle de Liancourt.