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IV. —L’AMÉRIQUE NOIRE

« LE PARADIS SUR TERRE » ?

De la géhenne du bord, les malheureux captifs vont passer dans le paradis sur terre, Brésil, Antilles, Floride, d’où leur parviennent des effluves embaumés. Les amants de la nature, en parlant des terres ensoleillées de l’Amérique, employent des épithètes douces comme des caresses, dotant par exemple Marie-Galante « de l’air piquant d’une jeune beauté qui, sous le joug de l’hymen, conserve encore le teint, le regard et les manières d’une vierge ».

Des berceaux de bananiers aux fleurs pourpres, servent de vestibule aux plantations touffues où le rouge de la pomme d’acajou et le pommier-rose mêlent leurs nuances au vert sombre du corrossol, au jaune de la succulente sapotille et au vert glauque du cachiment cœur de bœuf. Les parfums de l’oranger, du citronnier et du frangipanier embaument des vergers de pistachiers, de jujubiers, de manguiers, de jamboisiers et de