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Page:La Roncière - Nègres et négriers, 1933.djvu/128

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les chants à l’atelier font reculer la fatigue ; à leurs dents limées en pointe de carnassiers, les féroces Mondongues qui, en Afrique, débitaient leurs prisonniers comme des veaux ; à leur fumet, les Angolas, si odorants qu’il suffisait à un « quêteur » de prendre le vent pour retrouver leur trace. Et il y avait une multitude d’autres races, Bouriquis, de la côte de Malaguette, Mesurades et Caplaous, des deux caps de ce nom ; Ibos, du delta du Niger ; Monomotapas, du sud de l’Afrique.

Noir suspendu vivant par les côtes
extrait de Voyage à Surinam (Paris, an VII)
par John Gabriel Stedman

Il y a parmi eux, des « mangeurs de chiens », les Aradas ; des « mangeurs de bananes », les Congos ; des « voleurs de dindes », les Bambaras. Et que de variétés dans les modes importées d’Afrique : tatouages en forme de fleurs et d’étoiles qui font de la poitrine et du visage, un véritable parterre ; cheveux tondus en forme d’étoiles ou de plates-bandes ; perruques nouées avec de gros cordons de coton, qui paraissent autant de serpents qu’une tête de méduse.

À la gamme des tribus africaines, se superpose une gamme de sangs-mêlés : mulâtres, qui unissent la vigueur du nègre à la grâce du blanc ; quarterons, au quart de sang européen ; métifs, — ainsi appelait-on les métis — à la peau blanche et aux cheveux longs ; mamelouks, à la peau mate ; griffes, à la figure avenante ; marabouts olivâtres. Si vous voulez connaître le dosage du noir et du blanc chez ces divers sangs-mêlés, ouvrez Moreau de Saint-Martin. Vous le connaîtrez au 128e près. Il y avait encore les croisements de nègres et d’Indiennes, les moustiches, comme on les appelait en Guyane, où les enfants de nègres