Page:La Roncière - Nègres et négriers, 1933.djvu/13

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d’anxiété, de défiance et de guerre, qui en faisait les peuples les plus misérables qui aient jamais existé sur la terre ».

« Ce sont des machines dont il faut remonter les ressorts à chaque fois qu’on les veut mettre en mouvement, disait d’eux le P. de Charlevoix. Cela pourtant est assez difficile à accorder avec ce que tout le monde généralement assure, qu’ils sont très entendus et très fins dans les affaires qu’ils ont extrêmement à cœur et qu’ils y prennent souvent leurs maîtres pour dupes. On ajoute qu’ils savent merveilleusement attraper le ridicule de quiconque et que le plus stupide nègre dans les choses les plus communes, est pour son maître un mystère impénétrable, tandis qu’il le perce à jour avec une facilité surprenante. Ce qui est certain, c’est qu’il semble que le secret soit leur trésor ; ils mourraient plutôt que de le révéler. » Et de fait, dans la solitude des mornes des Antilles ou dans la profondeur des forêts du continent américain, se pratique secrètement le culte des vieux dieux africains qui berça leur esclavage.

LES OSCILLATIONS DE LA MORALE

L’antiquité païenne n’avait que sourires pour l’esclavage.

Platon le légitimait au nom de la politique ; Aristote, au nom de l’histoire naturelle ; Épicure, au nom de la volupté ; Zénon, par l’indifférence, Thucydide, au titre de l’histoire ; Xénophon,