feu, les membres fixés par des crochets sur le sol, à l’indignation du savant Hans Sloane et du docteur Isert, médecin inspecteur du roi de Danemark. « Il est impossible pour un cœur humain, déclarait Thomas Jeffery, de ne pas compatir à une misère qui ne prend fin qu’avec la vie. »
Stedman, en Guyane hollandaise, fut outré du supplice infligé à un charpentier nègre qui avait tué un commandeur. Neptune, c’était son nom, fut héroïque. Il s’étendit lui-même sur la croix où il allait être rompu vif. La main gauche amputée, les os brisés à coups de barre de fer : « Je me ris de vos tourments, clamait-il, dussé-je rester ici un mois. À propos, Monsieur, voulez-vous me payer cinq florins que vous me devez, dit-il à un juif. — Pourquoi faire ? — Pour acheter de quoi manger et boire. » Et il lui rit au nez. — « Vous n’avez pas d’autre déjeuner qu’un morceau de pain ? disait-il à un soldat. — Parce que je ne suis pas riche. — Eh bien ! je veux vous faire un présent ; prenez la main qu’on m’a coupée ; mangez-la jusqu’aux os. »
LA CHASSE AUX « MARRONS » AUX ANTILLES
Le fouet, la perte d’une oreille, la mutilation du jarret qu’on brisait à coups de barre de fer, la pendaison enfin, toute une gamme ascendante de peines n’empêchaient pas les nègres de déserter pour chercher dans la solitude des mornes ou dans l’ombre des forêts la liberté. D’autres circonstances fortuites, le naufrage d’un navire