dessiner un boucanier, un flibustier, un bateau négrier ; en un mot, le maître emploiera tous les moyens pour rendre objective la leçon d’histoire. Il décuplera la valeur de son enseignement si, à l’occasion des événements relatés, il en fait ressortir le côté moral.
« Un Albert Sorel, quand il parle à ses élèves des Traités de 1815 et du Traité de Vienne, a ses traits qui se contractent de douleur, sa voix devient voilée, ses yeux se mouillent de pleurs. L’histoire ainsi comprise devient le fondement même, l’âme du patriotisme. »
Ces souvenirs de l’antique métropole, d’humbles religieux, des Frères de la doctrine chrétienne, des Filles de la mère Javouhey, sœurs de Saint-Joseph de Cluny, l’entretiennent là-bas. Il est près de Morlaix, à Lampaul-Guimiliau, un embryon de grand-séminaire, qui était auparavant à Pontchâteau. C’est de là que sort l’admirable clergé haïtien, en grande partie breton ; c’est de là que viennent le plus souvent les archevêques de Port-au-Prince et ses suffragants. Le climat tropical les décime : en 1872, il ne restait que vingt et un prêtres sur les quarante et un ordonnés en 1864. Mais la relève ne leur fait point défaut.
Dans un salon d’Haïti où toutes les élégantes paraient des dernières créations de la mode parisienne leur teint de couleur, Paul Reboux entendait naguère déclamer, avec toute la chaleur de l’âme haïtienne, des poésies inspirées de Mme Desbordes-Valmore et de Mme de Noailles. Et quel poète désavouerait l’Aile captive de Damoclès Vieux :
{{bloc centré|