Page:La Saga de Gunnlaug Langue de Serpent, trad. Wagner, 1899.djvu/82

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maintenant pour qu’il s’en préoccupe encore. » — « Dans ce cas, » répondit Skapti, « fais comme bon te semble. »

Là-dessus, ils s’en allèrent avec une suite nombreuse jusqu’aux tentes de Thorstein qui les reçut avec bienveillance. Skapti prit la parole et dit : « Hrafn, mon parent, désire épouser Helga, ta fille ; tu connais sa famille et sa fortune et tu sais qu’il a un grand nombre de parents et d’amis. » Thorstein répondit : « Elle est la promise de Gunnlaug et je veux tenir tous mes engagements envers lui. » Skapti reprit : « Les trois hivers dont vous étiez convenus, ne sont-ils pas écoulés ? » Thorstein répondit : « Le dernier été n’est pas passé et pendant cet été il peut encore revenir. » — « Quelles espérances nous laisses-tu à ce sujet, » demanda Skapti, « pour le cas où il ne rentrerait pas au pays ? » Thorstein répondit : « Nous revenons tous ici l’été prochain et alors nous verrons ce qu’il conviendra le mieux de faire ; rien ne sert de discuter à ce propos maintenant. » À ces mots, ils se séparèrent et quittèrent le thing pour retourner chez eux.

Ce ne fut plus un secret que Hrafn avait demandé en mariage Helga, la promise de Gunnlaug, pour le cas où celui-ci ne reviendrait pas dans le courant de l’été. Or, au thing de l’été suivant, Skapti et les siens renouvelèrent leur demande avec instance et déclarèrent Thorstein délié de tous ses engagements envers Gunnlaug. Thorstein répondit : « Je n’ai que peu de filles à établir et je ne voudrais pas qu’il en résultât des querelles ; je veux d’abord aller trouver Illugi le Noir. » C’est ce qu’il fit. Quand il fut arrivé chez celui-ci, Thorstein dit : « Ne te semble-t-il pas que je sois délié de tout engagement envers Gunnlaug, ton fils ? » — « Certainement, » répondit Illugi, « si tu le désires ; du reste, je ne puis pas en