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Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/142

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la saga de nial

d’avis que tu y as été forcé, dit Njal ; mais donne-moi un moment pour réfléchir. »

Njal s’en alla tout seul à l’écart, et songea à ce qu’il y avait à faire. Quand il revint, il dit : « Voici que j’ai bien examiné la chose, et il me semble qu’il faut ici aller de l’avant, hardiment. Thorgeir a séduit Thorfinna, ma parente ; je vais abandonner entre tes mains ma poursuite pour séduction. Je t’en abandonne également une autre contre Starkad, pour avoir coupé des arbres dans mon bois de Trihyrningshals. C’est toi qui intenteras les deux procès. Tu iras aussi là où le combat a eu lieu, tu déterreras les morts, tu prendras des témoins de leur blessures, et tu déclareras tous ces morts hors la loi pour être venus te trouver là dans l’intention de vous blesser ou de vous faire périr de mort violente, toi et tes frères. Et si on instruit l’affaire au ting et qu’on t’oppose que tu as le premier frappé Thorgeir et que pour cette raison tu ne peux introduire une instance ni pour toi ni pour d’autres, je répondrai, moi, et je dirai que je t’ai rétabli dans tes droits au ting de Tingskala, de façon que tu puisses introduire une instance tant pour toi que pour d’autres ; voici donc qu’il leur sera répondu sur ce point. Il faut de plus que tu ailles trouver Tyrfing à Berjanes ; il se défera en ta faveur d’une action en justice qu’il doit intenter à Önund de Trollaskog, à qui appartient la poursuite pour le meurtre de son frère Egil. »

Gunnar s’en retourna donc chez lui, d’abord. Quelques jours après, ils s’en allèrent, Gunnar et les fils de Njal, à l’endroit où étaient les cadavres, et ils déterrèrent tous ceux qui avaient été enterrés, Gunnar les déclara tous hors la loi pour attaque déloyale et pour meurtre. Après quoi il retourna chez lui.

LXV

Ce même automne Valgard le rusé revint de l’étranger, et s’en alla chez lui à Hofi. Thorgeir vint