Page:La Saga de Nial, trad. Dareste, 1896.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
2
la saga de nial

et si longs qu’ils lui venaient à la ceinture. Höskuld l’appela : « Viens près de moi », dit-il. Elle vint à lui. Il la prit par le menton et la baisa. Puis elle s’en alla. Alors Höskuld dit à Hrut : « Que penses-tu de cette petite fille ? Ne te semble-t-elle pas jolie ? » Hrut se taisait. Höskuld lui demanda une seconde fois la même chose. Et Hrut finit par répondre : « Certes l’enfant est jolie, et bien des gens le sauront pour leur malheur ; mais je ne sais comment le mauvais œil est venu dans notre famille. » Alors Höskuld se fâcha, et les deux frères furent en froid pendant quelque temps.

Les frères d’Halgerd étaient Thorleik, qui fut père de Bolli, Olaf, père de Kjartan, et Bard.

II

Un jour, les deux frères, Höskuld et Hrut, chevauchaient, allant à l’Alting. Il était venu beaucoup de monde cette année-là. Höskuld dit à Hrut : « Je trouve, frère, que tu devrais songer à ta maison, et prendre femme. » — « Il y a longtemps que j’ai cela en tête, répondit Hrut, mais j’y vois du pour et du contre. Je ferai pourtant comme tu voudras. De quel côté nous tournerons-nous ? » Höskuld répondit : « Il y a ici beaucoup de chefs au ting, et le choix est grand ; mais je sais déjà qui je veux demander pour toi. Elle s’appelle Unn ; c’est la fille de Mörd Gigja, un homme très sage. Il est ici au ting, et sa fille avec lui ; tu peux la voir, si tu veux. »

Le jour suivant, comme les hommes allaient au tribunal, ils virent devant les huttes de ceux de la Ranga des femmes vêtues de beaux habits. Höskuld dit à Hrut : « La voilà, c’est Unn, dont je t’ai parlé. Comment la trouves-tu ? » — « Elle me plaît, dit Hrut, mais je ne sais pas si nous aurons du bonheur ensemble. » Et ils allèrent au tribunal. Mörd Gigja expliquait la loi, comme c’était sa coutume. Quand il eut fini, il retourna dans sa hutte. Höskuld se leva, puis Hrut ; ils allèrent à la hutte de Mörd et y entrèr-