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la saga de nial

demander en mariage ta fille Halgerd, Höskuld, pour Glum mon frère. Il faut que tu saches que c’est un homme d’importance. » — « Je sais dit Höskuld, que vous êtes tous deux des hommes de grand renom. Mais il y a une chose que je veux te dire. J’ai déjà donné ma fille une fois, et cela a été cause de grands malheurs pour nous. » — « Il ne faut pas que cela empêche le marché, répondit Thorarin, tout le monde n’a pas le même sort et ceci peut tourner bien, quoique cela ait tourné mal. C’est aussi Thjostolf qui a eu les plus grands torts. »

Alors Hrut : « Je vais vous donner un conseil, si ce qui est arrivé à Halgerd ne vous a pas fait changer d’avis. C’est que vous ne laissiez pas Thjostolf aller dans le Sud avec elle, au cas où le mariage se ferait, et qu’il soit convenu qu’il n’y restera jamais plus de trois nuits, sans la permission de Glum, et que Glum pourra le tuer sans amende, s’il reste plus longtemps. Cela, il dépendra de Glum de le permettre ; mais ce n’est pas mon avis. Il faut aussi qu’on ne fasse pas comme la première fois, où on n’a pas parlé à Halgerd ; il faut qu’elle sache toute cette affaire, qu’elle voie Glum, et qu’elle décide elle-même si elle veut l’avoir, ou non ; de cette façon elle ne pourra s’en prendre à d’autres, si cela ne tourne pas bien. Et nous aurons agi sans détour. »

Thorarin dit : « C’est maintenant comme toujours : si nous suivons ton conseil, nous nous en trouverons mieux. »

On envoya chercher Halgerd : elle vint, et deux femmes avec elle. Elle avait une cape bleue, d’étoffe tissée, et par dessous une robe écarlate, et une ceinture d’argent autour de la taille ; ses cheveux tombaient des deux côtés de sa poitrine, et elle les avait noués dans sa ceinture. Elle s’assit entre Hrut et son père. Elle les salua tous avec de bonnes paroles, parlant bien, et hardiment, et demandant les nouvelles. Puis elle se tut et Glum dit : « Nous venons,