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la saga de nial

faisait bonne contenance. Thjostolf allait la hache levée et l’air terrible, mais personne ne faisait semblant de le voir.

Quand la fête fut finie, Halgerd partit pour le Sud avec eux. En arrivant à Varmalæk Thorarin demanda à Halgerd si elle voulait prendre le commandement dans la maison. « Je ne le veux pas » dit-elle. Elle se tint tranquille tout l’hiver, et on n’avait pas de mal à dire d’elle.

Au printemps, les frères parlaient un jour de leurs affaires. Thorarin dit : « Je vais vous laisser la maison de Varmalæk ; car c’est ce qui vous convient le mieux. Je m’en irai au Sud à Laugarness et j’y demeurerai. Pour Engey nous l’aurons en commun. Glum approuva la chose, et Thorarin s’en alla dans le Sud. Les autres restèrent là. Halgerd prit des serviteurs. Elle était prompte à donner, et avide d’augmenter ses richesses.

L’été suivant elle mit au monde une fille. Glum lui demanda comment il fallait l’appeler. « Elle s’appellera dit-elle, Thorgerd, comme ma grand’mère ». Car elle descendait par son père de Sigurd Fafnisbani. La petite fille fut aspergée d’eau, et on lui donna le nom qu’on avait dit. Elle grandit, et son visage devenait semblable à celui de sa mère. Ils s’accordaient bien, Glum et Halgerd ; et cela dura ainsi quelque temps.

On apprit une nouvelle du nord, du Bjarnarfjord, que Svan s’en était allé pêcher, au printemps, qu’un grand vent d’est était venu sur eux, et les avait poussés vers Veidilausa, où ils s’étaient perdus, lui et ses gens. Et les pêcheurs qui étaient à Kaldbak disaient qu’ils avaient vu Svan entrer dans la montagne Kaldbakshorn, où il avait été très bien reçu par les démons. Mais d’autres disaient, qu’il n’y avait rien de vrai là dedans. Ce que chacun sut, c’est qu’on ne le trouva ni vivant ni mort. Quand Halgerd apprit cette nouvelle, elle pensa que la mort de son oncle était grand dommage.