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la saga de nial

veut guerroyer et gagner des richesses. « Ce n’est pas une idée sage, dit Ölvir, quand vous n’avez point de monde ». — « Tu peux y ajouter » dit Hallvard. « Je veux bien donner quelque renfort à Gunnar, dit Ölvir, et quoique tu puisses te compter dans ma parenté, il me semble pourtant que j’aurai plus de profit avec lui ». — « Que donneras-tu donc ? » dit Hallvard ». — « Deux vaisseaux longs, l’un à vingt rameurs, l’autre à trente » dit Ölvir. — « Quelles gens les monteront ? » dit Hallvard. — « Je ferai l’équipage de l’un avec mes serviteurs, et celui de l’autre avec des hommes du pays. Mais voici que j’ai appris qu’il y a du trouble dans la rivière ; et je ne sais pas comment vous pourrez vous en aller ». — « Qui donc est venu là ? » dit Hallvard. — « Deux frères, dit Ölvir. L’un s’appelle Vandil et l’autre Karl ; ils sont fils de Snæulf le vieux, du Gautland, dans l’est ». Hallvard dit à Gunnar qu’Ölvir leur a donné des vaisseaux, et Gunnar s’en réjouit.

Ils s’apprêtèrent à partir de là. Et quand ils furent prêts, ils allèrent trouver Ölvir et le remercièrent. Il leur souhaita bonne chance et leur dit de se garder de ces deux frères.

XXX

Gunnar descendait vers l’embouchure de la rivière ; lui et Kolskegg étaient tous deux sur un vaisseau, et Hallvard sur l’autre. Et voici qu’ils virent des vaisseaux devant eux. Alors Gunnar dit : « Soyons prêts, s’ils viennent sur nous ; autrement n’ayons point affaire à eux ». Ils firent comme il avait dit et mirent les vaisseaux en état de combattre. Les autres séparèrent leurs vaisseaux et firent un passage au milieu. Gunnar s’avança entre eux.

Vandil saisit un croc de fer et le jeta sur le vaisseau de Gunnar, et il le tira à lui. Ölvir avait donné à Gunnar une bonne épée. Gunnar la brandit (et il n’avait pas mis son casque) ; il sauta sur l’avant