Aller au contenu

Page:La Sainte Bible, trad. Segond.djvu/1295

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour femme. 5Il voulait le faire mourir, mais il craignait la foule, parce qu’elle regardait Jean comme un prophète. 6Or, lorsqu’on célébra l’anniversaire de la naissance d’Hérode, la fille d’Hérodias dansa au milieu des convives, et plut à Hérode, 7de sorte qu’il promit avec serment de lui donner ce qu’elle demanderait. 8À l’instigation de sa mère, elle dit : Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste. 9Le roi fut attristé ; mais, à cause de ses serments et des convives, il commanda qu’on la lui donnât, 10et il envoya décapiter Jean dans la prison. 11Sa tête fut apportée sur un plat, et donnée à la jeune fille, qui la porta à sa mère. 12Les disciples de Jean vinrent prendre son corps, et l’ensevelirent. Et ils allèrent l’annoncer à Jésus.

13 À cette nouvelle, Jésus partit de là dans une barque, pour se retirer à l’écart dans un lieu désert ; et la foule, l’ayant su, le suivit à pied depuis les villes. 14Quand il sortit, il vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades.

15 Le soir étant venu, les disciples s’approchèrent de lui, et dirent : Ce lieu est désert, et l’heure est déjà avancée ; renvoie la foule, afin qu’elle aille dans les villages, pour s’acheter des vivres. 16Jésus leur répondit : Ils n’ont pas besoin de s’en aller ; donnez-leur vous-mêmes à manger. 17Mais ils lui dirent : Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons. 18Et il dit : Apportez-les-moi. 19Il fit asseoir la foule sur l’herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il rompit les pains et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la foule. 20Tous mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta douze corbeilles pleines des morceaux qui restaient. 21Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants.

22 Aussitôt après, il obligea les disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l’autre côté, pendant qu’il renverrait la foule. 23Quand il l’eut renvoyée, il monta sur la montagne, pour prier à l’écart ; et, comme le soir était venu, il était là seul.

24 La barque, déjà au milieu de la mer, était battue par les flots ; car le vent était contraire. 25À la quatrième veille de la nuit[1], Jésus alla vers eux, marchant sur la mer. 26Quand les disciples le virent marcher sur la mer, ils furent troublés, et dirent : C’est un fantôme ! Et, dans leur frayeur, ils poussèrent des cris. 27Jésus leur dit aussitôt : Rassurez-vous, c’est moi ; n’ayez pas peur ! 28Pierre lui répondit : Seigneur, si c’est toi, ordonne que j’aille vers toi sur les eaux. 29Et il dit : Viens ! Pierre sortit de la barque, et marcha sur les eaux, pour aller vers Jésus. 30Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur ; et, comme il commençait à enfoncer, il s’écria : Seigneur, sauve-moi ! 31Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit : Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? 32Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa. 33Ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant

  1. Vers trois heures du matin, d’après l’usage des Romains qui divisaient la nuit en quatre veilles, chacune d’environ trois heures, à partir du coucher du soleil. Les anciens Israëlites n’admettaient que trois veilles, chacune de quatre heures (Ex. xii. 24  ; Jug. vii. 19).