AVERTISSEMENT
Un grand nombre de fragments de l’Ancien Testament, et
même des livres entiers, ont un caractère poétique impossible
à méconnaître. Dans le but de les distinguer nettement de la
prose, et de faciliter en même temps l’intelligence du contexte,
on a recouru à un artifice typographique, au sujet duquel certaines
explications paraissent nécessaires.
La poésie hébraïque offre-t-elle des vers proprement dits, avec un système métrique déterminé ? Cette question, débattue depuis des siècles, n’a pas encore reçu de solution péremptoire. Toutefois, dans l’état actuel de la science, le manque de faits et d’arguments décisifs porte plutôt à conclure d’une manière négative.
Le trait le plus incontestable de cette poésie, et le seul qu’on a tenté de reproduire aux yeux du lecteur, dans cette nouvelle traduction, c’est ce qu’on appelle le parallélisme des membres, qui se manifeste soit par un contraste, soit par une répétition ou par un développement de la pensée.
En vertu de ce phénomène, tout verset se présente ordinairement comme formé de deux parties ; et chacune de ces parties renferme un ou plusieurs membres, constituant le parallélisme. Dans l’exécution typographique, on a réservé une ligne pour chaque membre. Le commencement du verset est indiqué par une ligne sans renfoncement, le début de la seconde partie par un renfoncement, et les autres membres par un double renfoncement.
Éclaircissons par quelques exemples.
Le cas le plus simple est celui de deux membres, dont un pour chaque partie du verset.
La justice élève une nation,
Mais le péché est la honte des peuples.
Prov. XIV, 34.