Page:La Sainte Bible, trad. Segond.djvu/344

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elle avait travaillé : L’homme chez qui j’ai travaillé aujourd’hui, dit-elle, s’appelle Boaz. 20Naomi dit à sa belle-fille : Qu’il soit béni de l’Éternel, qui se montre miséricordieux pour les vivants comme il le fut pour ceux qui sont morts ! Cet homme est notre parent, lui dit encore Naomi, il est de ceux qui ont sur nous droit de rachat. 21Ruth la Moabite ajouta : Il m’a dit aussi : Reste avec mes serviteurs, jusqu’à ce qu’ils aient achevé toute ma moisson. 22Et Naomi dit à Ruth, sa belle-fille : Il est bon, ma fille, que tu sortes avec ses servantes, et qu’on ne te rencontre pas dans un autre champ.

23Elle resta donc avec les servantes de Boaz, pour glaner, jusqu’à la fin de la moisson des orges et de la moisson du froment. Et elle demeurait avec sa belle-mère.

Chap. III. Naomi, sa belle-mère, lui dit : Ma fille, je voudrais assurer ton repos, afin que tu fusses heureuse. 2Et maintenant Boaz, avec les servantes duquel tu as été, n’est-il pas notre parent ? Voici, il doit vanner cette nuit les orges qui sont dans l’aire. 3Lave-toi et oins-toi, puis remets tes habits, et descends à l’aire. Tu ne te feras pas connaître à lui, jusqu’à ce qu’il ait achevé de manger et de boire. 4Et quand il ira se coucher, observe le lieu où il se couche. Ensuite va, découvre ses pieds, et couche-toi. Il te dira lui-même ce que tu as à faire. 5Elle lui répondit : Je ferai tout ce que tu as dit.

6Elle descendit à l’aire, et fit tout ce qu’avait ordonné sa belle-mère. 7Boaz mangea et but, et son cœur était joyeux. Il alla se coucher à l’extrémité d’un tas de gerbes. Ruth vint alors tout doucement, découvrit ses pieds, et se coucha. 8Au milieu de la nuit, cet homme eut une frayeur ; il se pencha, et voici, une femme était couchée à ses pieds. 9Il dit : Qui es-tu ? Elle répondit : Je suis Ruth, ta servante ; étends ton aile sur ta servante, car tu as droit de rachat. 10Et il dit : Sois bénie de l’Éternel, ma fille ! Ce dernier trait témoigne encore plus en ta faveur que le premier, car tu n’as pas recherché des jeunes gens, pauvres ou riches. 11Maintenant, ma fille, ne crains point ; je ferai pour toi tout ce que tu diras ; car toute la porte de mon peuple[1] sait que tu es une femme vertueuse. 12Il est bien vrai que j’ai droit de rachat, mais il en existe un autre plus proche que moi. 13Passe ici la nuit. Et demain, s’il veut user envers toi du droit de rachat, à la bonne heure, qu’il le fasse ; mais s’il ne lui plaît pas d’en user envers toi, j’en userai, moi, l’Éternel est vivant[2]! Reste couchée jusqu’au matin.

14Elle resta couchée à ses pieds jusqu’au matin, et elle se leva avant qu’on pût se reconnaître l’un l’autre. Boaz dit : Qu’on ne sache pas qu’une femme est entrée dans l’aire. 15Et il ajouta : Donne le manteau qui est sur toi, et tiens-le. Elle le tint, et il mesura six mesures d’orge, qu’il chargea sur elle. Puis il rentra dans la ville.

16Ruth revint auprès de sa belle-mère, et Naomi dit : Est-ce toi, ma fille ? Ruth lui raconta tout ce que cet homme avait fait pour elle. 17Elle dit : Il m’a donné ces six mesures d’orge, en disant : Tu ne retourneras pas à vide vers ta belle-mère. 18Et Naomi dit : Sois tranquille, ma fille, jusqu’à ce que tu saches comment finira la chose, car cet homme ne se donnera point de repos qu’il n’ait terminé cette affaire aujourd’hui.

Chap. IV. Boaz monta à la porte[3], et s’y arrêta. Or voici, celui qui avait droit de rachat, et dont Boaz avait

  1. La porte de mon peuple, les habitants de la ville.
  2. C’est-à-dire, aussi vrai que l’Éternel est vivant.
  3. À la porte de la ville, où se rendait la justice.