Page:La Sainte Bible, trad. Segond.djvu/65

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dit : Me voici ! qui es-tu, mon fils ? 19Jacob répondit à son père : Je suis Ésaü, ton fils aîné ; j’ai fait ce que tu m’as dit. Lève-toi, je te prie, assieds-toi, et mange de mon gibier, afin que ton âme me bénisse. 20Isaac dit à son fils : Eh quoi ! tu en as déjà trouvé, mon fils ! Et Jacob répondit : C’est que l’Éternel, ton Dieu, l’a fait venir devant moi. 21Isaac dit à Jacob : Approche donc, et que je te touche, mon fils, pour savoir si tu es mon fils Ésaü, ou non. 22Jacob s’approcha d’Isaac, son père, qui le toucha, et dit : La voix est la voix de Jacob, mais les mains sont les mains d’Ésaü. 23Il ne le reconnut pas, parce que ses mains étaient velues, comme les mains d’Ésaü, son frère ; et il le bénit. 24Il dit : C’est toi qui es mon fils Ésaü ? Et Jacob répondit : C’est moi. 25Isaac dit : Sers-moi, et que je mange du gibier de mon fils, afin que mon âme te bénisse. Jacob le servit, et il mangea ; il lui apporta aussi du vin, et il but.

26Alors Isaac, son père, lui dit : Approche donc, et baise-moi, mon fils. 27Jacob s’approcha, et le baisa. Isaac sentit l’odeur de ses vêtements ; puis il le bénit, et dit : Voici, l’odeur de mon fils est comme l’odeur d’un champ que l’Éternel a béni.

28Que Dieu te donne de la rosée du ciel
Et de la graisse de la terre,
Du blé et du vin en abondance !
29Que des peuples te soient soumis,
Et que des nations se prosternent devant toi !
Sois le maître de tes frères,
Et que les fils de ta mère se prosternent devant toi !
Maudit soit quiconque te maudira,
Et béni soit quiconque te bénira.

30Isaac avait fini de bénir Jacob, et Jacob avait à peine quitté son père Isaac, qu’Ésaü, son frère, revint de la chasse. 31Il fit aussi un mets, qu’il porta à son père ; et il dit à son père : Que mon père se lève et mange du gibier de son fils, afin que ton âme me bénisse ! 32Isaac, son père, lui dit : Qui es-tu ? Et il répondit : Je suis ton fils aîné, Ésaü. 33Isaac fut saisi d’une grande, d’une violente émotion, et il dit : Qui est donc celui qui a chassé du gibier, et me l’a apporté ? J’ai mangé de tout avant que tu vinsses, et je l’ai béni. Aussi sera-t-il béni. 34Lorsque Ésaü entendit les paroles de son père, il poussa de forts cris, pleins d’amertume, et il dit à son père : Bénis-moi aussi, mon père ! 35Isaac dit : Ton frère est venu avec ruse, et il a enlevé ta bénédiction. 36Ésaü dit : Est-ce parce qu’on l’a appelé du nom de Jacob qu’il m’a supplanté deux fois[1]? Il a enlevé mon droit d’aînesse, et voici maintenant qu’il vient d’enlever ma bénédiction. Et il dit : N’as-tu point réservé de bénédiction pour moi ? 37Isaac répondit, et dit à Ésaü : Voici, je l’ai établi ton maître, et je lui ai donné tous ses frères pour serviteurs, je l’ai pourvu de blé et de vin : que puis-je donc faire pour toi, mon fils ? 38Ésaü dit à son père : N’as-tu que cette seule bénédiction, mon père ? Bénis-moi aussi, mon père ! Et Ésaü éleva la voix, et pleura. 39Isaac, son père, répondit, et lui dit : Voici !

Ta demeure sera privée de la graisse de la terre
Et de la rosée du ciel, d’en haut.

  1. Voy. 25, 26.