Page:La Sainte Bible, trad. Segond.djvu/726

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Toutefois, mon pied allait fléchir, mes pas étaient sur le point de glisser ; car je portais envie aux insensés, en voyant le bonheur des méchants. Rien ne les tourmente jusqu’à leur mort, et leur corps est chargé d’embonpoint ; ils n’ont aucune part aux souffrances humaines, ils ne sont point frappés comme le reste des hommes. Aussi l’orgueil leur sert de collier, la violence est le vêtement qui les enveloppe ; l’iniquité sort de leurs entrailles, les pensées de leur cœur se font jour. Ils raillent, et parlent méchamment d’opprimer ; ils profèrent des discours hautains, ils élèvent leur bouche jusqu’aux cieux, et leur langue se promène sur la terre. Voilà pourquoi son peuple se tourne de leur côté, il avale l’eau abondamment, et il dit : Comment Dieu saurait-il, comment le Très-Haut connaîtrait-il ? Ainsi sont les méchants : Toujours heureux, ils accroissent leurs richesses. C’est donc en vain que j’ai purifié mon cœur, et que j’ai lavé mes mains dans l’innocence : Chaque jour je suis frappé, tous les matins mon châtiment est là. Si je disais : Je veux parler comme eux, voici, je trahirais la race de tes enfants. Quand j’ai réfléchi là-dessus pour m’éclairer, la difficulté fut grande à mes yeux, jusqu’à ce que j’eusse pénétré dans les sanctuaires de Dieu, et que j’eusse pris garde au sort final des méchants. Oui, tu les places sur des voies glissantes, tu les fais tomber et les mets en ruines. Eh quoi ! en un instant les voilà détruits ! Ils sont enlevés, anéantis par une fin soudaine ! Comme un songe au réveil, Seigneur, à ton réveil, tu repousses leur image. Lorsque mon cœur s’aigrissait, et que je me sentais percé dans les entrailles, j’étais stupide et sans intelligence, j’étais à ton égard comme les bêtes. Cependant je suis toujours avec toi, tu m’as saisi la main droite ; tu me conduiras par ton conseil, puis