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Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1027

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« De même que mon serviteur Isaïe a marché nu et déchaussé ; étant pendant trois ans un signe et un présage, pour l’Égypte et pour l’Éthiopie ; 4ainsi le roi d’Assyrie emmènera les captifs de l’Égypte, et les déportés de l’Éthiopie, jeunes gens et vieillards, nus et déchaussés, et les reins découverts, à la honte de l’Égypte. 5Alors ils seront consternés et confus, à cause de l’Éthiopie, qui était leur espoir, et de l’Égypte qui était leur sujet de gloire. 6Et l’habitant de ce rivage dira en ce jour-là : Voilà ce qu’est devenu celui en qui nous espérions ; celui auprès de qui nous voulions fuir pour chercher du secours, pour être délivrés, des mains du roi d’Assyrie ! Et nous, comment échapperons-nous ? »[1]

11. Chap. xxi, 1-10 : Oracle contre Babylone.Vision : l’ennemi envahit la Babylonie (xxi, 1, 2) ; au milieu des fêtes (xxi, 3-5). Description de la vision : chute de Babylone (xxi, 6-9). Résultats pour Israël (xxi, 10).

Oracle sur le désert de la mer.[2]

Comme les ouragans passent dans le midi, cela vient du désert, d’une terre redoutable. 2Une vision[3] terrible m’a été montrée : le pillard pille et le ravageur ravage ! Monte, Elam ! Assiège, Mède ! Je fais cesser tous les gémissements.

3C’est pourquoi mes reins sont remplis d’angoisses ; des douleurs me saisissent, comme les douleurs d’une femme qui enfante. Je me tords à entendre, je m’épouvante à voir ; 4mon cœur s’égare, l’effroi me saisit ; de la nuit que je désirais[4] on a fait pour moi un temps de terreurs. 5On dresse la table, la sentinelle fait le guet, on mange, on boit. — « Debout, capitaines ! Oignez le bouclier ! »[5]

6Car ainsi m’a parlé le Seigneur : « Va, établis une sentinelle ;[6] qu’elle annonce ce qu’elle verra.

  1. 6. Comme on le voit, cette prophétie a pour but de montrer aux habitants de la côte, et surtout à Juda, combien il est vain de s’appuyer sur l’Egypte. — Des mains, litt. de la race.
  2. XXI, 1. sv. Le desert de la mer. Les prophéties des chap, xxi, xxii ont toutes des titres enigmatiques. Dans les inscriptions assyriennes, la Babylonie est souvent appelée le pays de la mer, soit parce qu’elle est voisine du golfe Persique, soit parce que l’Euphrate, avec les fréquentes inondations qui s’y produisaient avant sa canalisation, présentait l’aspect d’une mer. — Les ouragans qui prennent naissance dans le midi, c.-à-d. dans le désert d’Arabie, se déchaînent avec une extrême violence, tantôt sur la Palestine, tantôt sur la Babylonie (comp. Job, i, 19 ; Osée, xiii, 15). — Cela vient ou quelque chose vient.
  3. 2. Une vision. Il s’agit ici d une vision au sens strict de ce mot. — Le pillard pille : l’ennemi dévaste tout sur sa route. — Elam. province de Perse, pour la Perse elle-même. — Les gémissements des Israélites captifs, et de tous les peuples opprimés par Babylone.
  4. 4. La nuit que je désirais, pour y goûter le repos.
  5. 5. Description de la nuit où Babylone fut prise (comp. Dan. v, festin de Balthasar) : après qu’on a posté des sentinelles, la ville entière se livre au plaisir. Tout à coup retentit le cri : Aux armes ! Il est trop tard ; l’ennemi est dans la place. — La sentinelle fait le guet. On pourrait aussi traduire : On étend le tapis.
  6. 6. Une sentinelle : c’est le prophète lui même qui voit les choses ici décrites.