VII. — APPENDICES HISTORIQUES.
[XXXVI, 1 — XXXIX, 8.][1]
1La quatorzième année du roi Ézéchias, Sennachérib, roi d’Assyrie, monta contre toutes les villes fortes de Juda et s’en empara.[2]
2Et le roi d’Assyrie envoya de Lachis à Jérusalem, vers le roi Ézéchias, son grand échanson avec une troupe nombreuse ; le grand échanson s’arrêta à l’aqueduc de l’étang supérieur, sur le chemin du champ du Foulon.[3] 3Eliacim, fils de Helcias, chef de la maison du roi, se rendit auprès de lui, avec Sobna, le secrétaire, et Joahé, fils d’Asaph, archiviste.
4Le grand échanson leur dit : « Dites à Ézéchias : Ainsi dit le grand roi, le roi d’Assyrie : Quelle est cette confiance sur laquelle tu t’appuies ? Je disais : Paroles en l’air que ce conseil et cette force pour la guerre ! 5Et maintenant, en qui te confies-tu pour te révolter contre moi ? 6Voici que tu te fies à l’appui de ce roseau cassé — l’Égypte — qui pénètre et perce la main de quiconque s’appuie dessus : tel est Pharaon, roi d’Égypte, pour tous ceux qui se confient en lui. 7Peut-être me diras-tu : C’est en Yahweh, notre Dieu, que nous avons confiance !… Mais n’est-ce pas lui dont Ézéchias a fait disparaître les hauts lieux et les autels, en disant à Juda et à Jérusalem : Vous vous prosternerez devant cet autel ?[4] 8Maintenant, fais un accord avec mon maître, le roi d’Assyrie : je te donnerai deux mille chevaux, si tu peux fournir des cavaliers pour les monter !… 9Comment repousserais-tu un seul chef d’entre les moindres serviteurs de mon maître ? Aussi mets-tu ta confiance dans l’Égypte pour les chars et pour les chevaux. 10Maintenant, est-ce sans la volonté de Yahweh que je suis monté contre ce pays pour le détruire ? Yahweh m’a dit : Monte contre ce pays, et détruis-le ! »
11Eliacim, Sobna et Joahé dirent au grand échanson : « Parle à tes serviteurs en araméen, car nous l’entendons ; et ne nous parle pas en langue judaïque, aux oreilles du peuple qui est sur la muraille. »[5] 12Le grand échanson répondit : « Est-ce à ton maître et à toi que mon maître m’a envoyé dire ces paroles ? N’est-ce pas à ces hommes assis sur la muraille, pour manger leurs excréments et boire leur urine avec vous ? »
13Alors le grand échanson, s’étant avancé, cria à haute voix en langue judaïque et dit : « Écoutez les paroles du grand roi, du roi d’Assyrie : 14Ainsi dit le roi : Qu’Ézéchias ne vous abuse pas, car il ne pourra vous délivrer. 15Et qu’Ézéchias ne vous persuade pas de vous confier en Yahweh, en disant : Yahweh nous délivrera sûrement ; cette ville ne sera pas livrée entre les mains du roi d’Assyrie. 16N’écoutez point Ézéchias, car ainsi dit le roi d’Assyrie : Faites la paix avec moi, et rendez-vous à moi ; et que chacun de vous mange de sa vigne et chacun de son figuier, et que chacun boive l’eau de son puits, 17jusqu’à ce que je vienne et que je vous emmène dans un pays comme le vôtre, un pays de blé et de vin, un pays de pain et de vignes.[6] 18Qu’Ézéchias ne vous abuse point, en disant : Yahweh nous délivrera. Est-ce que
- ↑ XXXVI, XXXVII. Ces deux chapitres racontent l’invasion et la défaite de Sennachérib ; ils éclairent les oracles relatifs aux Assyriens renfermés dans les sections précédentes. Ces chapitres sont étroitement parallèles à II Rois, xviii, 13 — xix, 37.
- ↑ 1. Comp. II Rois, xviii, 13.
- ↑ 2 sv. Comp. II Rois, xviii, 17 sv.
- ↑ 7. Les Assyriens pouvaient se méprendre sur la réforme d’Ézéchias et y voir une offense au Dieu national de Juda.
- ↑ 11. L’araméen était pour les peuples de l’Asie occidentale une sorte de langue internationale, parlée par toutes les personnes instruites.
- ↑ 17. C’était la politique des rois d’Assyrie de transporter les vaincus dans d’autres contrées, comme Sargon l’avait fait, peu de temps auparavant, pour le royaume des dix tribus.