1La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes :
2« Fils de l’homme, dis au prince de Tyr :
Ainsi parle le Seigneur Yahweh :
Parce que ton cœur s’est élevé,
et que tu as dit : « Je suis un dieu,
je siège sur un trône de dieu au milieu des mers »,
alors que tu es un homme et non pas un dieu,
quoique tu rendes ton cœur pareil au cœur d’un dieu :[1]
3— Voici que tu es plus sage que Daniel ;
rien de secret[2] ne t’est caché ;
4par ta sagesse et ton intelligence,
tu t’es acquis de la richesse,
et tu as entassé de l’or et de l’argent,
dans tes trésors ;[3]
5par la grandeur de ta sagesse, par ton commerce,
tu as accru ta richesse,
et, dans ta richesse, ton cœur s’est élevé, —
6à cause de cela, ainsi parle le Seigneur Yahweh :
Parce que tu as rendu ton cœur pareil au cœur d’un dieu,
7à cause de cela, voici que je fais venir contre toi des étrangers,
féroces entre tous les peuples ;
ils tireront l’épée contre les chefs-d’œuvre de ta sagesse,[4]
et ils profaneront ta splendeur.
8Ils te feront descendre dans la fosse, et tu mourras de la mort de ceux qui sont tués, au sein des mers.[5]
9Diras-tu encore : « Je suis un dieu »,
en présence de ton meurtrier,
quand tu es un homme et non pas un dieu,
dans la main de celui qui t’égorge ?
10Tu mourras de la mort des incirconcis
par la main des étrangers ;
car moi j’ai parlé,
— oracle du Seigneur Yahweh. »
11La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes :
« Fils de l’homme, prononce une lamentation sur le roi de Tyr, 12et dis-lui :
Ainsi parle le Seigneur Yahweh :
Tu étais le sceau de la perfection,
plein de sagesse et parfait en beauté.[6]
- ↑ XXVIII, 2. Le prince (hébr. nâgid) ou roi de Tyr. Ce n’est pas un roi particulier que le prophète a en vue ; pour lui, le roi de Tyr est un être abstrait, idéal, personnification de Tyr elle-même dans sa grandeur et son orgueil ; plus encore, personnification de la puissance mondaine hostile au royaume de Dieu. — Un trône de dieu : la ville ou l’État même de Tyr qui, comme les autres nations de l’antiquité, se regardait comme ayant été fondée par ses divinités nationales, Bel et Melkarth. — Quoique tu rendes ton cœur etc. ; tu conçois des sentiments et des pensées qui ne conviennent pas à un mortel.
- ↑ 3. Rien de secret ne t’est caché ; m. à m., on ne te cache aucun secret.
- ↑ 3-5. Ces versets forment une parenthèse, et l’apodose du vers. 2 ne vient qu’au vers. 6.
- ↑ 7. Les chefs-d’œuvre de ta sagesse ; m. à m., la beauté de ta sagesse.
- ↑ 8. La mort du prince qui représente Tyr n’est ici que le symbole de l’abaissement et de la ruine de cette ville.
- ↑ 12. Tu étais le sceau de la perfection. D’autres, le sceau d’un édifice ; ou encore : tu étais le couronnement de l’édifice.