Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1328

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87Saints et humbles de cœur, bénissez le Seigneur ;
louez-le et exaltez-le à jamais.
88Ananias, Azarias et Misaël, bénissez le Seigneur ;
louez-le et exaltez-le à jamais.

Car il nous à tirés du schéol,
et délivrés de la puissance de la mort ;
il nous à sauvés du milieu de la fournaise de flamme brûlante,
et tirés du milieu du feu.
89Célébrez le Seigneur, car il est bon,
car sa miséricorde dure à jamais.
90Vous tous, hommes pieux,
bénissez le Seigneur, le Dieu des dieux ;
louez-le et célébrez-le,
car sa miséricorde dure à jamais.

Le morceau qui se termine ici ne se trouve pas dans l’hébreu ; la traduction que nous en avons donnée est faite sur l’édition de Théodotion. 91Alors le roi Nabuchodonosor fut dans la stupeur et se leva précipitamment. Il prit la parole et dit à ses conseillers : “N’avons-nous pas jeté au milieu du feu trois hommes liés ?” Ils répondirent et dirent au roi : “Certainement, ô roi !”[1] 92Il reprit et dit : “Eh bien, moi, je vois quatre hommes sans liens, marchant au milieu du feu et n’ayant aucun mal ; l’aspect du quatrième ressemble à celui d’un fils des dieux.”

93Puis Nabuchodonosor s’approcha de la porte de la fournaise de feu ardent ; il prit la parole et dit : “Sidrac, Misac et Abdénago, serviteurs du Dieu Très-Haut, sortez et venez !” Alors Sidrac, Misac et Abdénago sortirent du milieu du feu. 94Les satrapes, les intendants, les gouverneurs et les conseillers du roi, s’étant rassemblés, regardèrent ces hommes et virent que le feu n’avait eu aucun pouvoir sur leur corps, que les cheveux de leur tête n’avaient pas été brûlés, que leurs tuniques n’avaient pas subi de changement et qu’elles n’avaient pas l’odeur du feu.

95Nabuchodonosor prit la parole et dit : “Béni soit le Dieu de Sidrac, de Misac et d’Abdénago, lequel a envoyé son ange et délivré ses serviteurs qui se sont confiés en lui, qui ont transgressé l’ordre du roi et livré leur corps, pour ne servir et adorer aucun dieu sinon leur Dieu. 96Ordre est donné de ma part que tout homme, à quelque peuple, nation ou langue qu’il appartienne, qui parlera mal du Dieu de Sidrac, de Misac et d’Abdénago sera coupé en morceaux et sa maison sera réduite en cloaque, parce qu’il n’y a pas d’autre dieu qui puisse sauver de la sorte.

97Alors le roi fit prospérer Sidrac, Misac et Abdénago, dans la province de Babylone.

4. Chap. iii, 98 — iv, 34 : Songe du grand arbre.Le roi veut glorifier Dieu (iii, 98-100) : Daniel convoqué pour l’interprétation du songe (iv, 1-6) ; le songe (iv, 7-15) ; interprétation (iv, 16-24) ; réalisation : folie (iv, 25-30) et guérison du roi (iv, 31-34).

98“Le roi Nabuchodonosor à tous les peuples, nations et langues qui habitent sur toute la terre : la paix vous soit donnée en abondance ![2]

99Il m’a paru bon de faire connaître les signes et les prodiges que le Dieu Très-Haut a opérés envers moi. 100Que ses signes sont grands et que ses prodiges sont puissants ! Son règne est un règne éternel et sa domination subsiste d’âge en âge.


Moi, Nabuchodonosor, j’étais tranquille dans ma maison et florissant dans mon palais. 2Je vis un songe qui m’épouvanta, et mes pensées sur ma couche et les visions de mon esprit me troublèrent. 3Je publiai un décret pour qu’on fit venir devant moi tous les sages de Babylone, pour me faire savoir la signification du songe. 4Alors vinrent les lettrés, les magiciens, les Chaldéens et les astrologues ; je dis le songe devant eux, mais ils ne m’en firent pas savoir la signification. 5Enfin se présenta devant moi Daniel, dont le nom est Baltassar[3], d’après le nom de mon dieu, et qui a en lui l’esprit des dieux saints, et je dis le songe devant lui :

  1. 91-100 correspond à 24-33 de l’hébreu.
  2. 98 sv. Le fait rapporté dans ce morceau appartient sans doute aux dernières années du règne de Nabuchodonosor, parvenu à l’apogée de sa puissance. C’est le roi païen lui-même qui nous en donne le récit sous la forme d’une proclamation officielle adressée à tous les peuples de son empire.
  3. IV, 5. D’après le nom de mon dieu, Bel : si, dans le nom chaldéen de Daniel, Balatsu-utsur, le mot Bel n’est pas exprimé, mais sous-entendu, c’est peut-être à cause de l’assonance avec la première syllabe bal.