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II. — MINISTÈRE DE JÉSUS EN GALILÉE.
[IV, 14 — VI, 12]
A — Les débuts, jusqu’à l’élection des Apôtres.
[IV, 14 — VI, 12.]


1. A Nazareth et à Capharnaüm : Le Messie d’après Isaïe ; Jésus mal reçu par ses compatriotes (iv, 16-30). Possédé délivré. La belle-mère de Pierre. Guérisons nombreuses. Jésus veut aller prêcher (31-43).

14Alors Jésus retourna en Galilée, dans la puissance de l’Esprit, et sa renommée se répandit dans tout le pays d’alentour.[1] 15Il enseignait dans leurs synagogues, et tous publiaient ses louanges.

16Etant venu à Nazareth, où il avait été élevé, il entra, selon sa coutume, le jour du sabbat dans la synagogue, et se leva pour faire la lecture.[2] 17On lui remit le livre du prophète Isaïe ; et l’ayant déroulé, il trouva l’endroit où il était écrit : 18“L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par son onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, et il m’a envoyé guérir ceux qui ont le cœur brisé, 19annoncer aux captifs la délivrance, aux aveugles le retour à la vue, pour rendre libres les opprimés, publier l’année favorable du Seigneur.”[3] 20Ayant roulé le livre, il le rendit au ministre et s’assit ; et tous, dans la synagogue, avaient les yeux attachés sur lui. 21Alors, il commença à leur dire : “Aujourd’hui vos oreilles ont entendu l’accomplissement de cet oracle.” 22Et tous lui rendaient témoignage, et admirant les paroles de grâce qui sortaient de sa bouche, ils disaient : “N’est-ce pas là le fils de Joseph ?”

23Et il leur dit : “Sans doute, vous m’alléguerez cet adage : Médecin, guéris-toi toi-même ; et vous me direz : Les grandes choses que nous avons ouï dire que vous avez faites à Capharnaüm, faites-les ici dans votre patrie.” 24Et il ajouta : “En vérité, je vous le dis, aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie. 25Je vous le dis, en vérité, il y avait beaucoup de veuves en Israël aux jours d’Elie, lorsque le ciel fut fermé pendant trois ans et six mois, et qu’il y eut une grande famine dans toute la terre ; 26et pourtant Elie ne fut envoyé à aucune d’elles, mais à une veuve de Sarepta, dans le pays de Sidon. 27Il y avait de même beaucoup de lépreux en Israël au jours du prophète Elisée ; et pourtant aucun d’eux ne fut guéri, mais bien Naaman le Syrien.” 28En entendant cela, ils furent tous remplis de colère dans la synagogue. 29Et s’étant levés, ils le poussèrent hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie pour le précipiter en bas. 30Mais lui, passant au milieu d’eux, s’en alla.

31Il descendit à Capharnaüm, ville de Galilée, et là il enseignait les jours de sabbat.[4] 32Et sa doctrine les frappait d’étonnement, parce qu’il parlait avec autorité.

33Il y avait dans la synagogue un homme possédé d’un démon impur, lequel jeta un grand cri, 34disant : “Laissez-moi[5], qu’avons-nous à faire avec vous, Jésus de Nazareth ? Etes-vous venu pour nous perdre ? Je sais qui vous êtes : le Saint de Dieu.” 35Mais Jésus lui dit d’un ton sévère : “Tais-toi, et sors de cet homme.” Et le démon l’ayant jeté par terre au milieu de l’assemblée, sortit de lui sans lui avoir fait aucun mal. 36Et tous, saisis de stupeur, se disaient entre eux : “Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent !” 37Et sa renommée se répandait de tous côtés dans le pays.

38S’étant alors levé, Jésus quitta la synagogue, et entra dans la maison de Simon. Or, la belle-mère de Simon était atteinte d’une grosse fièvre, et ils le prièrent pour elle.[6] 39Se penchant sur la malade, il commanda à la fièvre, et la fièvre la quitta ; et s’étant levée aussitôt, elle se mit à les servir.

  1. 14. Math, iv, 12 ; Marc, i, 14.
  2. 16. Plusieurs exégètes ont regardé cette visite à Nazareth comme identique à celle dont parlent S. Matthieu (xiii, 54 sv.) et S. Marc (vi, 1 sv).
  3. 19. La Vulgate ajoute : et le jour de la rétribution, de la vengeance du Seigneur contre les impies. Ces mots sont la suite du texte d’Isaïe lu par N.-S.
  4. 31. Matth. iv, 13 ; Marc, i, 21.
  5. 34. Laisse-moi. C’est l’équivalent grec de l’expression tout hébraïque : Quid mihi et tibi ?
  6. 38-43. Matth. viii, 14 et Marc i, 29 sv.